À rebours de la politique forestière qu’Adret Morvan défend, guidée par le principe : l’écologie c’est la condition, le social la finalité, l’économie le moyen, les gouvernements successifs d’Emmanuel Macron ont contribué au désastre par des mesures antisociales et en mobilisant les moyens pour le système financier au détriment des écosystèmes.
Alors que le réchauffement climatique accélère, ils nous mettent en danger. Selon le Haut Conseil pour le climat, la France est en « complet décalage » avec les objectifs climatiques.
Plutôt que de tenir compte des préconisations de cette institution, de la communauté scientifique et des associations écologistes depuis des années, M. Bayrou avait choisi de persister, avec des conséquences dramatiques pour la forêt aussi :
- en gelant les dépenses de l’État et de ses ministères, y compris celui de la Transition écologique déjà sous doté, alors que l’urgence, c’est d’investir ;
- en réduisant encore le nombre de fonctionnaires, alors que les forêts ont besoin de moyens humains pour qu’elles contribuent à l’atténuation et non à l’aggravation des changements globaux, tout en fournissant du bois de valeur ;
- en réduisant encore l’accès aux soins et à la médecine du travail, alors que les métiers de l’activité forestière sont parmi les plus dangereux et qu’il faut au contraire en améliorer l’attractivité ;
- en réduisant encore l’accès à la rénovation énergétique des bâtiments, ce qui contraint la population à maintenir, voire augmenter sa consommation d’énergie, alors que nous devons d’urgence réduire nos émissions de CO2 et préserver les forêts de la surexploitation ;
- en appauvrissant encore la population (suppression de jours fériés, gels des prestations, déremboursement de soins…), alors qu’il faut au contraire lui permettre d’acheter des produits dont le coût réel n’est payé ni par notre santé, ni par la planète.
Ce budget a été retiré mais il n’est que la dernière étape en date de la politique forestière soumise à la rentabilité financière que nous dénonçons depuis la création de notre association, qui s’est accélérée ces dernières années et la nomination de M. Lecornu ne présage aucun changement : plan de « relance » avec 87 % de coupes rases suivies de monocultures, désinvestissement dans les mesures écologiques, vindicte contre l’Office français de la Biodiversité, mais investissements dans des projets industriels pour transformer les forêts en énergie, nomination d’une lobbyiste travaillant pour la filière industrielle à la présidence de l’ONF…
C’est plus que la forêt ne peut supporter. Cette politique doit être bloquée.
Notes
1SOS Forêt France : 16 propositions pour garantir une gestion exemplaire des forêts métropolitaines.
2 Rapport du Haut Conseil pour le Climat : https://www.hautconseilclimat.fr/wp-content/uploads/2025/07/HCC_RA_2025-18.07_web.pdf
3 Voir la réaction de SOS Forêt France à la nomination de François Bayrou à Matignon : François Bayrou, savez-vous que les bords de la forêt reculent ?