Élections : il n’est pas question que la forêt soit oubliée !

Adret Morvan s’alarme du climat d’intolérance et de violence qui s’exacerbe en France dans le contexte des élections à venir. Face aux conséquences du changement climatique et à un avenir incertain, la tentation du repli identitaire est forte, mais nous barricader ne nous sauvera pas : les bouleversements sont mondiaux et en prônant des mesures réduites à l’intérieur de nos frontières, c’est l’extrême-droite qui nous met en danger.

Tous les jours nous voyons les effets du changement climatique : canicules, sécheresses ou inondations, coulées de boue, mouvements de terrains, fissures sur nos maisons… Bien trop peu a été fait par les majorités précédentes, mais si c’est un programme d’extrême-droite qui s’applique après les élections, cela portera un coup d’arrêt brutal à la transition écologique.

On l’observe déjà au niveau européen : l’extrême-droite entrave les mesures qui devraient être prises pour notre avenir à tous. Ainsi, l’Italie, la Hongrie, les Pays-Bas et leurs gouvernements d’extrême droite se sont opposés à l’adoption du règlement européen destiné à restaurer les écosystèmes dégradés.

« De nombreux programmes politiques ne sont pas à la hauteur de l’urgence, mais, avec le RN, le problème est plus profond : leur projet ne manque pas seulement d’ambition écologique, il est en tous points contraire à ce qu’il faudrait faire pour respecter l’accord de Paris. » ,

François Gemenne, membre du GIEC

L’extrême-droite française, quant à elle, nie la réalité, par exemple en affirmant dans son programme que « la France figure dans les cinq pays où l’environnement est le moins dégradé ». C’est faux : en France, 80 % des habitats naturels d’intérêt communautaire sont en mauvais état de conservation selon le dernier rapport de l’Office français de la biodiversité. Après les mensonges, les mesures aberrantes : sortir du Pacte Vert européen, alors que celui-ci existe justement parce que des pays comme la France se sont pas à la hauteur Nous n’avons plus le temps de supporter cette régression environnementale.

La forêt ? L’extrême-droite n’en a rien à faire !

Pour faire face au dérèglement climatique et à l’augmentation des températures, nous avons une alliée : la nature, ses prairies, ses forêts et ses océans. Les forêts notamment sont notre thermostat, et justement en Morvan nous en avons. C’est pourquoi Adret Morvan lutte depuis des années pour leur préservation.

Là où l’extrême-droite est au pouvoir, les forêts sont en danger. Nous avons vu à l’œuvre la politique forestière de l’extrême-droite quand elle est au pouvoir : au Brésil, par exemple, il n’y a jamais eu autant de déforestation que pendant la présidence de Bolsonaro.

Il y a deux ans, à l’occasion des élections législatives, nous avions interrogé les candidats de notre circonscription au sujet des 17 propositions de SOS Forêt que nous défendons. Vous retrouverez les réponses ici et vous chercherez en vain celle du Rassemblement national. Il ne nous a pas répondu.

La forêt est notre atout, préservons-la !

Concernant nos forêts, nous voulons en finir avec les méga-scieries et leur prédation insoutenable, nous voulons en finir avec les coupes rases, les dessouchages, les monocultures, les engins forestiers toujours plus imposants. En un mot, nous voulons en finir avec l’industrialisation de la forêt au profit d’une sylviculture plus douce, respectueuse de l’écosystème forestier et de la biodiversité qu’il abrite.

Nous voulons donc favoriser en forêt le mélange d’essences et d’âges d’arbres, la préservation du sol, les zones humides, la conservation des milieux de vie favorables à la faune…

Par conséquent, nous devons demander que soit mise à l’ordre du jour à l’Assemblée Nationale le plus rapidement possible la proposition de loi transpartisane Couturier pour laquelle SOS Forêt France a été consulté. Cette loi vise notamment à l’encadrement des coupes rases et à favoriser la sylviculture irrégulière.

Plus que jamais nous avons besoin de nos forêts, de leur diversité et de la richesse de leur sol, pour engager la lutte contre le réchauffement climatique.

Il n’est pas question que la forêt soit oubliée !

La campagne législative qui s’achèvera la semaine prochaine ne laisse aucune place pour un réel débat, quel que soit le sujet. Mais il n’est pas question que la forêt soit oubliée. C’est pourquoi nous avons extrait des 17 propositions de SOS Forêt dix questions clefs que nous avons transmises aux candidats de notre circonscription. Il leur suffisait de répondre par oui ou par non.

Bien sûr, les promesses n’engagent que celles et ceux qui y croient. Vous pouvez compter sur Adret Morvan pour vérifier que les votes qui auront lieu pendent la prochaine législature seront en accord avec les engagements pris par ce questionnaire.
Voici les 10 questions posées aux candidats : Voterez-vous une loi qui interdit… les coupes rases, sauf impasse sanitaire avérée ? la récolte des souches d’arbres ? l’utilisation de tous les fongicides, insecticides et herbicides non agréés AB, et la fertilisation par des produits chimiques ? Voterez-vous une loi qui limite… le rayon d’approvisionnement en bois énergie à 100 km ? la taille des engins forestiers ? Voterez-vous une loi qui instaure… la hiérarchisation des usages du bois en s’assurant par exemple que l’approvisionnement en bois énergie ne concurrence pas la valorisation matériau ? la libre évolution comme un mode de traitement sylvicole dans le Code forestier et les documents de cadrage de la politique forestière nationale et régionale ? Voterez-vous une loi qui renforce... l’indépendance des gestionnaires forestiers par l’interdiction du cumul des activités de conseils avec le commerce du bois, de plants, les travaux sylvicoles, de desserte forestière et la détention de fonds relatif aux actifs du propriétaire ? la démocratie en forêt, en équilibrant la composition des commissions régionales de la forêt et du bois entre les acteurs économiques, sociaux et environnementaux ? le service public de la forêt en portant le budget de l’ONF à un milliard d’euros ?
À ce jour seulement deux candidats parmi celles et ceux que nous avons pu joindre nous ont répondu.
Tout d’abord celui du Nouveau Front Populaire, Christian Paul. Mieux vaut tard que jamais : M. Paul, dont nous avons combattu victorieusement le projet Erscia, mégascierie et incinérateur qui aurait ravagé le massif du Morvan, semble avoir changé d’avis sur la politique forestière : il a répondu oui à toutes les questions !

Voici également le texte qu’il a joint à notre questionnaire : “La forêt est un bien commun et nous avons la chance dans la deuxième circonscription d’en être fortement doté. L’État doit être garant de l’expression des différentes fonctions et services qu’offre la forêt : – fonction économique, à mieux valoriser pour la ressource énergie, la construction locale, l’ébénisterie… – fonction écologique : puit de carbone et réservoir de biodiversité – fonction sociale : qualité paysagère et lieu de loisirs (balade, champignons, chasse). Les 3/4 de la forêt française appartiennent à des propriétaires privés. Sur le 1/4 public, grâce à l’ONF a qui il faut redonner les moyens d’agir, l’État doit mettre en acte ses intentions. Il doit par ailleurs créer les conditions pour que la propriété privée échappe aux spéculateurs lointains. Des groupements forestiers en Nièvre montrent l’exemple et la voie d’une gestion raisonnée. Des communes comme Lormes ont radicalement changé leurs pratiques forestières. Avec l’agriculture, la forêt crée paysage et emplois. Il faut que nous veillons à l’équilibre de ces deux pans de notre économie rurale et nationale. En simplifiant le code forestier, en le mettant en lien direct avec les enjeux de transition et de changement climatique, l’État a un rôle crucial à jouer.”

Et voici les réponses du second candidat qui nous a répondu, Marc-Alexandre Vincent (Les Républicains) :
Voterez-vous une loi qui interdit
les coupes rases, sauf impasse sanitaire avérée ? NON
la récolte des souches d’arbres ? NON
l’utilisation de tous les fongicides, insecticides et herbicides non agréés AB, et la fertilisation par des produits chimiques ? NON
Voterez-vous une loi qui limite
le rayon d’approvisionnement en bois énergie à 100 km ? OUI
la taille des engins forestiers ? OUI
Voterez-vous une loi qui instaure
la hiérarchisation des usages du bois en s’assurant par exemple que l’approvisionnement en bois énergie ne concurrence pas la valorisation matériau ? OUI
la libre évolution comme un mode de traitement sylvicole dans le Code forestier et les documents de cadrage de la politique forestière nationale et régionale ? OUI
Voterez-vous une loi qui renforce...
l’indépendance des gestionnaires forestiers par l’interdiction du cumul des activités de conseils avec le commerce du bois, de plants, les travaux sylvicoles, de desserte forestière et la détention de fonds relatif aux actifs du propriétaire ? OUI
la démocratie en forêt, en équilibrant la composition des commissions régionales de la forêt et du bois entre les acteurs économiques, sociaux et environnementaux ? OUI
le service public de la forêt en portant le budget de l’ONF à un milliard d’euros ? NON

Enfin, Greenpeace a analysé les mesures liées à l’écologie présentées dans les 4 principales listes politiques en lice pour ces élections législatives.
Pour voir le comparatif, c’est ici

Adret Morvan, également soucieuse de défendre les libertés associatives et d’expression est signataire de la tribune du Mouvement associatif : “L’extrême-droite, une menace pour l’action associative et citoyenne”

PS : pour information, si l’article 6 des statuts d’Adret Morvan concernant la neutralité de nos actions vis-à-vis des formations politiques nous interdit de dire pour qui voter, il ne nous interdit pas de défendre une position idéologique.

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