Projet agrivoltaïque de Driol Germenay : participez à l’enquête publique avant le 20 octobre

La fin de l’enquête publique approche (clôture jeudi 20 à 17h). Tout le monde peut participer à cette enquète même si vous n’habitez pas les communes concernées.

Il est très important qu’un maximum de personnes écrivent (même brièvement et très simplement) au commissaire enquêteur pour s’opposer au projet sur cette adresse pref-icpe-contact-public@nievre.gouv.fr avec pour objet “Projet Photovoltaïque – société NIEVRE AGRISOLAIRE – communes de DIROL et de GERMENAY”.

Sur le site de l’enquête publique une quinzaine de commentaires sont déjà postés et de nombreux documents sont disponibles dont l’étude d’impact (très longue, 400 pages) : 

Pour vous faciliter la tâche, voici une liste d’arguments thématiques.
Vous pouvez piocher quelques thèmes au choix merci d’essayer de reformuler avec votre sensibilité personnelle : en effet des simples copiés collés risquent de ne pas être pris en compte

Impact sur le tourisme alors que la Nièvre attire de plus en plus 

Lien vers France 3

  • L’étude d’impact (commandée par l’industriel donc peu crédible) minimise le tourisme local et les offres de gîtes etc…. Réduire l’impact touristique à une zone restreinte autour du projet n’a guère de sens. L’intérêt touristique du territoire est justement une continuité paysagère de bocage assez vaste et sans de site industriel. Cette qualité qui devient rare est un des attraits principaux du territoire qui attire de nombreux touristes en période estivale. 
  • Impact fort sur les paysages pour des décennies, d’autant que les projets de ce type se multiplient (notamment à Anthien tout proche). – Visibilité depuis plusieurs villages alentours (Sougy, Sauvigny, Challement, Le Bouillon a minima), présence de monuments et sites classés.
  • Risque de covisibilité sur le futur parc éolien de Tannay et sur le parc solaire depuis plusieurs points de vues, dont des sites ou monuments classés.
  • Forte dévaluation de la valeur immobilière des maisons dans les villages voisins.
  • Présence de maisons et hameaux à proximité immédiate du projet (une maison au Bouillon est directement collée au parc solaire)
  • Impact sur l’attractivité / néo-ruraux, de plus en plus nombreux, qui rachètent des maisons dans la Nièvre et qui contribuent à son économie. Nous constatons une implantation importante de nouveaux arrivants à temps complet ou parfois partiel (télétravail etc.) qui quittent les grandes villes pour l’attrait spécifique d’une qualité paysagère cohérente : on peut vivre, faire ces courses, se déplacer dans le secteur sans être rappelé par la civilisation industrielle ou l’artificialisation massive de la nature.
  • Ce projet, comme les 2 autres qui se préparent dans un périmètre restreint et les nombreux projets de sites « agrovoltaïque » portés par la chambre d’agriculture vont faire faire basculer le paysage et transformer profondément le territoire à grande échelle.
  • Paysages de bocage abîmés par la présence de bâtiments industriels en béton, caméras de surveillance et barbelés.

Nuisances au quotidien

  • Nuisances sonores liées aux camions nombreux sur les routes, pendant les travaux, puis pour le transport du foin. Certains villages (Le Bouillon Dirol, Sauvigny, Monceaux, La Brosse, Germenay) pourraient devenir très bruyants.
  • Fortes nuisances pendant les travaux pendant un an environ.
  • Inquiétudes sur le bruits des onduleurs à proximité du parc, comme le montre certains enregistrements sur des parcs en France.
  • Risque incendie souligné par l’enquête publique : panneaux solaires + foin + réchauffement climatique = danger dans un contexte de réchauffement et de feux de plus en plus fréquents sur le territoire français l’été.

Modèle économique

  • Doutes sur modèle économique consistant à vendre du foin en Belgique. Est-ce crédible ? Que se passera-t-il si la partie production de foin est un échec commercial ?
  • Absurdité écologique de vendre du foin en Belgique via un transport / camions polluants quand on prétend promouvoir un projet d’énergie moins polluante
  • Incertitude sur 75 ou 150 hectares : le projet est de 75 hectares, pourquoi le permis de construire est-il possible pour 150 ?
  • Incertitude sur la dimension agricole du projet sur le long terme. Quelle garantie juridique si l’entreprise change de stratégie ?
  • Que se passe-t-il si l’entreprise fait faillite ? Qui démonte le site ? si l’entreprise est rachetée ? Quelle garanties sur les engagements (par exemple conserver des haies pour cacher les panneaux) ?

Usage de sols agricoles

  • Toujours plus d’artificialisation des sols à travers ce projet alors que les surfaces déjà artificialisées qui peuvent être équipées existent largement dans la Nièvre pour atteindre les objectifs fixés. Mais c’est économiquement (un peu) plus rentable de monter des projets dans les champs…
  • Risque de renchérissement des terres agricoles, de multiplication de ces projets et de disparition du métier de paysan pour un modèle d’exploitant agricole au service des industriels de l’énergie.
  • Besoin de terres agricoles pour nourrir la population, ce projet réduit la surface agricole utile malgré la culture de foin.

Démocratie

  • Ce projet fait l’objet d’un déni de démocratie : pas de consultation réelle des populations ni de participation au projet. Risque de rejet et de mécontentement profond si les quelques élus aux commandes et la chambre d’agriculture ne prend pas en compte l’avis des citoyens.
  • Pire, la réglementation de la consultation du public n’est pas respectée : en effet la mairie de Dirol à refusé à plusieurs reprises de montrer le dossier aux citoyens demandeurs, visiblement à la demande express des élus, vu que la première adjointe en personne a refusé le dossier à l’une de nos adhérentes… Jusqu’au passage de l’huissier d’Adret Morvan…

Compensation financière, modèle libéral sans maitrise d’un plan global

  • Une société agricole privée touchera 114 000 euros de « compensation agricole » (la CUMA de la Vaucreuse, dont le maire de Germenay fut l’administrateur et dont il est toujours sociétaire, comme certains élus du conseil municipal) de la part de l’industriel European Energy.  Le maire de Germenay est-il impartial comme l’exige son mandat ou défend-il des intérêts privés ?
  • Peu de retombées financières pour les communes concernées mais pour la CUMA de Germenay qui représente l’intérêt de quelques agriculteurs. Leur projet (hangar, achat d’une machine agricole) ne représente pas l’intérêt collectif. Les communes et les citoyens n’ont aucun bénéfice dans ce projet.
  • La chambre d’agriculture défend ce projet et de nombreux autres dans le département pour financer des bassines, dont l’impact écologique est très contesté.
  • Marché / planification
    Il est impératif de ne pas laisser au seul marché (un propriétaire terrien loue à un industriel) le choix de projets aussi importants. Nécessité de planification des projets d’énergie renouvelables au niveau du département, de la communauté de communes vers des friches industrielles, des toitures, des sites déjà urbanisés. Cela est tout à fait possible, les sites sont disponibles, mais cela intéresse moins les investisseurs.

Eau

  • (Page 69 étude impact) “Plusieurs cavités sont identifiées par le BRGM au sud-est de l’aire d’étude immédiate. De plus la présence de 3 dolines est connue sur le secteur. Ces dolines témoignent du contexte karstique du site”.
    Ce site est effectivement aux confins du karst Nivernais. Un contexte karstique implique un risque fort de contamination de l’aquifère comme l’a démontré l’hydrogéologue spécialiste du Karst Nivernais Alain Couturaud lors du recours contre le projet Erscia. La présence de plusieurs transformateurs et des risques de contamination de l’aquifère ne semblent pas évoqués dans le dossier. Pourtant le fabriquant GMT international indique à propos des transformateurs : La pollution de l’eau est le problème numéro un contre lequel il faut lutter.

Production de protéines végétales, transition énergétique

  • P 186 étude “L’objectif 2030 : doubler les surfaces en plantes riches en protéines et faire de la France un leader de la protéine végétale en alimentation humaine. C’est dans cette dynamique que s’inscrit le projet qui s’implante sur des terres agricoles exploitées depuis près de 50 ans”.
    Si l’augmentation de production de protéines végétales est un objectif global utile dans le cadre de la transition énergétique et écologique, on peut toutefois faire 3 remarques : l’agriculteur produit actuellement déjà des protéines végétales (céréales), donc l’objectif d’augmentation de la production est pour le moins relative, vu qu’on réduit la surface de production… Il n’est pas prévu que la production fasse l’objet d’une consommation locale, le transport qui va être généré n’est pas optimal dans le cadre de la transition énergétique. Les plans cohérents de transitions, insistent sur la modification nécessaire du modèle agricole, sur ce point le projet ne renonce pas aux intrants et pesticides (production non BIO), consommateur d’énergie fossiles et destructeur de la biodiversité. L’exploitant reste donc sur un modèle de production incompatible avec les plans globaux de transition. Le projet est présenté comme un modèle de transition énergétique est donc surtout un modèle optimisé financièrement.

Zone humide

  • On constate que la zone humide est concentrée sur quelques zones non aménagées. Mais avant 1970 l’ensemble de la zone (forêt) était une zone humide. Une fois rasée, la zone a subi un drainage systématique pour permettre une culture intensive de céréales. Le propriétaire (qui n’a pas changé)  qui a donc détruit une forêt en la rasant, une zone humide en drainant la zone, affecté la qualité des sols par des intrants chimiques justifie aujourd’hui du faible intérêt écologique des terres pour y installer un projet industriel. On note que même le drainage ne fait pas l’objet d’une remise en état initial. La mise en avant de l’argumentaire écologique du dossier manque quand même de crédibilité…

Espèces protégées

  • La présence de 2 colonies importantes voir exceptionnelles de Chiroptères à proximité qui chassent actuellement sur le site, ne semble pas poser problème. On se questionne toutefois sur l’incidence de l’artificialisation partielle du site sur ces animaux. 
    Page 78 : L’entité de Chitry les Mines animé par le Parc Naturel Régional du Morvan : À 3 km au sud de l’aire d’étude rapprochée, ce périmètre est en interaction potentielle avec le site du projet. Présence de 2 colonies de Grand Murin (2225 individus et 232 individus en 2020) et d’une colonie de Petit Rhinolophe (110 individus en 2019). Le secteur envisagé pour le projet est potentiellement utilisé comme zone de chasse pour ces espèces et des gîtes temporaires ou permanents sont possibles dans les boisements autour de l’aire d’étude rapprochée. La proximité de l’aire d’étude rapprochée avec les entités des Lys et de Chitry de la ZSC « Gîtes et habitats à chauves-souris en Bourgogne » FR2601012 et les capacités de déplacement des chiroptères à l’origine de la désignation du site rend nécessaire la réalisation d’une évaluation Natura 2000 détaillée.
  • La présence potentielle de Triton crêté ne semble pas poser problème. Même si la zone humide n’est pas impactée directement par le projet, on se questionne toutefois sur l’incidence de l’artificialisation partielle du site sur ces animaux.
    P122 La richesse batrachologique au niveau de l’aire d’étude rapprochée est faible (7 des 17 espèces hors invasives recensées en Bourgogne) mais représente toutefois un enjeu écologique notable du fait de la présence possible d’une espèce menacée en Bourgogne : le Triton crêté.


Vous pouvez reprendre certains arguments de notre pétition (près de 600 signataires 🙂 https://chng.it/f6HCjVvDSwEnfin,
de bons arguments généralistes de la Confédération Paysanne :https://ccaves.org/blog/wp-content/uploads/Conf_positionnement_agrivoltaisme_VF_BD_280922.pdf 
Merci à vous pour votre participation !

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