En soutien à la grève de la faim de Thomas Brail (fondateur du GNSA – Groupe national de surveillance des arbres) dans un platane près de la tour Effel, une tribune a été rédigée par Signé par Marie Toussaint, Aurélie Trouvé, Mathilde Panot, Julien Bayou, David Cormand et les défenseurs de la forêt comme le Réseau pour les alternatives forestières, Canopée, SOS forêt, Adret Morvan ou Touche pas à ma forêt.
Tribune :
Depuis une semaine, le grimpeur arboriste Thomas Brail occupe un arbre sur le Champ de mars pour dénoncer l’état de nos forêts et leur industrialisation. Il vit dans une tente suspendue à dix mètres de hauteur et invite depuis son perchoir les citoyens à se mobiliser. Dimanche 5 juin, face au silence et à l’inertie du gouvernement, et malgré une grande médiatisation de son action, il a décidé, en conscience, d’entamer une grève de la faim. Il exige la mise en place d’un débat national sur nos forêts et l’arrêt des coupes rases. Il appelle aussi les autorités à revoir l’article L350-3 du Code de l’environnement pour mieux protéger nos arbres d’alignement, en ville comme à la campagne.
Nous – associations, syndicats, personnalités publiques et partis politiques – apportons tout notre soutien à son action courageuse. Son combat est aussi le nôtre. Il est temps de prendre soin de nos forêts et de nos arbres. Il est temps de renouer avec une nouvelle forme de sensibilité pour respecter pleinement le vivant. Cela fait plusieurs années que nous alertons sans relâche sur le sujet. L’attention de notre société – et celle de nos gouvernants- doit changer.
Il est fou que des citoyens et des citoyennes soient obligés de mettre leur corps en danger pour faire avancer cette cause d’intérêt général. Mais devant l’absence de réaction des autorités, nous n’avons pas le choix. Nous y sommes acculés. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois. Valérie Bernadat avait déjà stoppé une coupe rase dans le Morvan en entamant une grève de la faim. C’est en multipliant ces actions, en les associant à notre travail d’expertise, à des manifestations et à des pétitions, que nous obligerons les autorités à ouvrir le dialogue et à enfin engager une transformation en profondeur de nos pratiques sylvicoles.
Nous ne sommes pas opposés à la filière professionnelle ni à la coupe de bois de manière générale mais nous pensons qu’il est urgent d’interroger les limites de la sylviculture industrielle et ses conséquences sur l’environnement. Nous sommes au seuil d’une révolution sur notre perception du végétal et les citoyens, les habitants des territoires forestiers ont leur mot à dire sur l’avenir de nos forêts. Face au péril climatique, il est temps de nous écouter et d’agir.
Nous sommes tous et toutes solidaires de Thomas !
Aux arbres citoyens !