Contrairement à ce qu’on aurait pu croire, le projet d’implantation de panneaux solaires à Dirol-Germenay n’est pas abandonné. L’enquête publique vient de sortir (le 7/07) avec près d’un an de retard car une personne s’opposait au passage de lignes très hautes-tension sur son terrain impliquant une modification du tracé. Un projet de 73,9 ha, 186 917 m2 de panneaux solaires et 39 585 kWc de production électrique (kilowatt de crête – puissance maximale) livré à la consultation publique.
Si la production d’énergie via les panneaux photovoltaïques nous semble incontournable dans le mix énergétique futur, il reste que l’installation de panneaux sur des terres agricoles pose problème, comme bien sûr raser des forêts dans le même but.
Même présenté habilement sous forme “d’agrophotovoltaïsme”, ce projet reste un projet d’artificialisation des sols alors que les friches industrielles, les toitures, les parkings c’est à dire les surfaces déjà artificialisées sont très peu équipées. Hors, ces terres agricoles nous allons en avons besoin pour compenser les effets du changement climatique sur la production agricole, probablement aussi pour produire un peu de carburant pour certains usages qui ne pourront pas être substitués.
Mais une transition énergétique réussie suppose une transformation radicale de l’organisation de la société. En effet, aucune production d’énergie non carbonée ne peut remplacer pétrole, gaz et charbon sans passer par une réduction massive des consommations (même en intégrant le nucléaire). Et aujourd’hui, même sous pression des conséquences énergétiques de la guerre en Ukraine, le sujet ne semble toujours pas à l’ordre du jour.
Tant que nous n’aurons pas une planification cohérente au niveau national mais aussi et surtout au plus près des territoires en impliquant les habitants, ces projets auront du mal à dépasser les investissements spéculatifs au service des intérêts particuliers et des lobbies. Ces projets sont aujourd’hui livrés au marché sans aucune logique de transition énergétique sérieuse. Un exemple récent saisissant : certains syndicats agricoles proposent de remettre en culture les jachères pour soi-disant des questions “d’autonomie alimentaire” mais soutiennent aussi l’artificialisation des sols via ces projets d’implantation de panneaux solaires sur des terres agricoles…
Vous trouverez ici la position de la confédération paysanne avec qui nous collaborons sur ce sujet.
Vous trouverez ici les éléments de la consultation
Nous allons essayer d’étudier rapidement le dossier de consultation.