PROTÉGER LES MILIEUX DE VIE DE TOUS
En milieu terrestre
Les humains ont investi la quasi-totalité des territoires de la planète pour les exploiter au mépris des besoins des autres habitants, entraînant un effondrement des populations d’animaux sauvages et provoquant ce que les scientifiques qualifient d’extinction de masse.
Ce phénomène est attribué – par les scientifiques (ONU, IPBES, UICN) – à la destruction de leurs habitats et la captation de l’ensemble des ressources nourricières. Pour la survie de tous, nous devons restituer les territoires aux habitants non-humains et préserver leur intégrité.
La stratégie adoptée par l’Europe à l’horizon 2030, « Ramener la nature dans nos vies », pose, comme objectif, d’accorder une protection à 30 % de la superficie terrestre et 30 % de la superficie marine pour chaque pays, dont 10 % en protection stricte. C’est un premier pas vers une restitution des territoires.
Il faut non seulement la mettre en œuvre mais aussi aller plus loin.
Pour assurer une vraie prise en compte des intérêts des animaux, la protection stricte doit clairement être définie pour ne pas spolier les animaux.
La définition de la protection stricte étant variable selon les pays, nous posons comme critère de protection stricte, la libre évolution, c’est-à-dire l’absence totale de pratiques extractives (agriculture, pastoralisme, sylviculture, chasse, pêche, extraction minière…) ou invasives (habitation, installation d’infrastructure, tourisme de masse…).
Les aires protégées françaises, notamment les parcs nationaux, subissent une forte pression humaine. Ainsi, en métropole, les parcs naturels comptent plus de 800 000 habitants humains, plus de 4 000 entreprises agricoles.
Certains sont même ouverts à la chasse.
La difficulté est de trouver des territoires à restituer à la libre évolution. Un travail, en collaboration avec les résidents et les exploitants des parcs nationaux et autres zones protégées, est en cours, néanmoins, l’urgence impose de trouver de nouveaux territoires, en particulier forestiers. Or, 75 % des forêts françaises métropolitaines sont privées. Nous proposons donc des mesures incitatives pour encourager ces propriétaires à contribuer à cette transition et, par ce biais, à restituer des territoires aux animaux.
En outre, nos choix énergétiques ont une incidence forte sur les conditions actuelles de vie des habitants, à la fois au regard de la nécessité d’accès à une vie décente, des déplacements surtout en territoire rural, mais aussi sur les conditions futures de vie au regard du changement climatique et des atteintes à l’environnement qui en résultent. Ils engagent le présent et durablement l’avenir.
Ces choix doivent donc pouvoir être évoqués dans le cadre d’un grand débat national avec un accès transparent des citoyens à l’ensemble des données scientifiques, des enjeux et des conséquences des différentes options en présence et se conclure par une décision éclairée prise par les citoyens.
Nous proposons :
◆ Protéger de toute extraction ou pratique invasive 10 % de la superficie terrestre d’ici 2030 et ce, tant
en métropole qu’en outre-mer, en les laissant en libre évolution à l’exception de la Guyane où 30 %
de la superficie terrestre devra être laissée en libre évolution.
◆ Introduire la possibilité pour un propriétaire, dans le cadre des Obligations réelles environnementales (ORE), de laisser sa forêt et ses parcelles en libre évolution (sans aucune activité extractive ou invasive) avec un bail de minimum 50 ans contracté avec l’État ou les collectivités territoriales où le contractant s’engage, au-delà des avantages classiques de l’ORE (exonération de la taxe sur le foncier non bâti), à indemniser le propriétaire sur la valeur d’une coupe type Plan de simple gestion (PSG).
◆ Augmenter les lieux d’interdiction de pesticides en incluant une interdiction dans un périmètre
d’un kilomètre des zones habitées.
◆ Conditionner les aides publiques à l’agriculture à l’absence d’utilisation de pesticides.
◆ Lutter contre l’étalement urbain et l’artificialisation des sols.
◆ Soumettre à référendum local l’implantation d’antennes relais ou d’éoliennes à une distance de 5 km
des habitations, et donner aux maires la possibilité de s’opposer à ces implantations sur leur commune.
◆ Interdire l’implantation d’antennes relais ou d’éoliennes à une distance de 5 km des zones de libre évolution.
◆ Créer des zones à faible exposition électromagnétique en concertation avec les élus locaux.
◆ Soumettre à un grand débat national et référendum les grands choix énergétiques de la France pour ces prochaines années.◆ Rémunérer les services rendus à l’environnement dans les parcs nationaux.