suivit de la tribune signée par 380 organisations nationales, régionales et locales, dont Adret Morvan.
L’histoire de « l’ agrivoltaïsme » est celle d’un coup marketing visant à s’accaparer du foncier, sous couvert de décarbonatation. Une histoire de publicitaires d’autant plus pernicieuse qu’elle s’est présentée durant près de dix années comme émanant d’un organisme public, l’Inrae. Mais comme l’a expliqué justement dans un entretien la chargée Enr de la Chambre d’agriculture des Pyrénées-orientales, « l’agrivoltaisme » est juste une question de sémantique1, une histoire de confusions volontairement gardées quant aux significations multiples que prendra ce mot ; permettant à des industriels de faire croire en des soi-disant bienfaits pour l’agriculture que procureraient des tonnes de métal à l’hectare.
Un concept marketing né en 2009, qui a pour carburant premier la tentative de distinction d’ un « autre photovoltaïque sur les terres », dès lors considéré comme vulgaire. Une arnaque dans laquelle se sont engouffrés une dizaine d’année plus tard les syndicats agro-industriels : FNSEA et Coordination rurale, ainsi que des élu.es EELV, socialistes et communistes lors du débat sur la loi d’accélération des énergies renouvelables en 2023. Pourtant l’encadrement est un miroir aux alouettes visant à faire oublier que ce concept, s’adaptant aux oppositions, se doit de rester flou pour perdurer. D’ailleurs, S-A Pinet, DG du lobby France Agrivoltaïsme déclarait qu’il « ne faut pas s’enfermer dans des grilles et des critères trop contraignants et trop exigus par rapport à l’évolution inévitable de la filière »2.
Et c’est par une rhétorique, elle bien précise, que ces projets prospèrent, usant de trois leviers argumentaires principaux permettant aux industriels de louvoyer avec leur concept depuis quinze années. Et dans leur hubris de production, les voilà qu’ils remettent en cause, à coup de larmes de crocodiles, les potentiels des surfaces déjà artificialisées qui pourraient être recouvertes sans toucher aux terres agricoles, naturelles et forestières. Mais leurs larmes sont cotées en bourse et l’absence de volonté politique de l’État en fait monter les cours. Et bien que les superficies des départements de l’Essonne ou celle de l’Ariège soient revendiquées comme étant à recouvrir, quelle que soit l’issue, « l’agrivoltaïsme » pourrait aussi se comparer aux perturbateurs endocriniens, ce n’est pas tant leur nombre qui crée le désordre.
Face à ce flou, un discours clair a émergé en septembre 2022. Aujourd’hui ce sont 380 organisations nationales, régionales et locales qui signant une tribune, qui à coup de procédures, ou d’autres via des sabotages, se mobilisent contre ces installations industrielles, afin de défendre ce qui reste de parcelles de beauté. Lire la suite
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