Le castor est le plus gros rongeur d’Europe. Il vit en groupes familiaux territoriaux qui peuvent occuper quelques kilomètres de cours d’eau. Cet animal discret est nocturne, donc assez difficile à observer. Il mesure en moyenne 1,20 m de long, dont 35 à 40 cm pour sa queue et pèse une vingtaine de kilos. Il se distingue du ragondin par sa taille supérieure et sa queue aplatie et d’apparence écailleuse.
Le castor est exclusivement végétarien, avec une préférence pour le saule et le peuplier, ses incisives sont de couleur orangée car elles contiennent du fer afin de les solidifier.
Suite à la réintroduction d’individus aux environs de Blois par la Société naturaliste, les castors sont revenus en Morvan par l’Arroux et le Ternin depuis quelques années déjà et continuent tranquillement leur remontée vers le nord de notre territoire. L’espèce reste cependant encore rare chez nous.
Pourtant, autrefois ce gros rongeur était très présent dans le massif du Morvan (avant que d’être décimé pour sa fourrure et son castoréum) comme peuvent en témoigner les nombreux lieux-dits, villages, cours d’eau, auxquels il aurait donné son nom. En effet, les Gaulois le nommaient bebros et au Moyen-Âge et le castor s’appelait bièvre en vieux français. Par conséquent l’étymologie du toponyme Bibracte serait sans doute issu du celtique bebro- (bièvre, castor) suivi du suffixe collectif -akti (cf. irlandais, gallois).
Bibracte voudrait donc dire “le mont aux castors”.
Aujourd’hui l’espèce comme son habitat sont protégés. Même s’il peut occasionner des dégâts arboricoles, ces derniers sont assez limités puisqu’ils ont lieu pour la plupart à moins de 30 mètres des cours d’eau. Selon le Parc naturel régional du Morvan “le maintien de la végétation en bordure de rives est de ce fait un élément primordial pour limiter les dommages”. Quant à ses fameux barrages, ils “enrichissent la diversité des cours d’eau, en bénéficiant à une multitude d’espèces animales et végétales” !
L’espèce est suivie par le réseau Castor de l’Office Français de la Biodiversité, et par la Société d’Histoire Naturelle d’Autun dans le cadre de l’Observatoire de la faune de Bourgogne (OFAB).
Avec l’extension de ses populations dans une grande partie de l’Europe, la surveillance des castors eurasiens (Castor fiber) devient de plus en plus nécessaire. C’est dans ce cadre qu’une étude menée en Norvège a examiné la précision de l’identification et de l’évaluation de l’âge des castors à partir de photographies de la queue. En effet, cette méthode non invasive de détermination de l’âge des castors à partir de la couleur de la queue (la couleur devenant plus claire au fur et à mesure que le castor vieillit) existe déjà, mais est basée sur des observations de castors d’Amérique du Nord. Comme ils sont morphologiquement semblables, les chercheurs s’attendaient à ce qu’une tendance similaire soit observée chez le castor d’Eurasie, et bien non ! La méthode est inefficace pour évaluer l’âge de nos castors européens.
Par contre, selon l’étude menée, l’apparence écailleuse de la queue de chaque castor lui est spécifique. En effet, la forme et l’agencement de ces écailles sont uniques et différencient à 100 % les individus les uns des autres.
Ainsi, les photographies caudales pourraient être utilisées comme une méthode non invasive d’identification individuelle pour le suivi des populations de castors européens car la précision de l’identification individuelle est de 100 %.