Une récente étude menée en Pologne nous alerte sur le déclin des amphibiens de la litière forestière et l’importance de préserver du bois mort au sol pour tamponner ces pertes de biodiversité.
Les scientifiques ont comparé, dans les mêmes parcelles forestières, les données récoltées sur ces communautés d’amphibiens en 1967-1968 et en 2016-2017. Leurs résultats montrent que, 50 ans plus tard, les amphibiens sont quatre fois moins abondants qu’en 1967-1968. Leur biomasse a diminué de 15,5 à 3,8 kg/ha et la composition en espèces a également changé, en raison notamment de plusieurs conversions d’habitats aquatiques dans la région (drainage, endiguement…).
Les données récoltées en 2016-2017 ont aussi été analysées à la lumière du mode de gestion pratiqué dans les placettes et de leur contenu en bois mort. Ainsi, les placettes de vieilles forêts avec beaucoup de bois mort au sol (± 140 m3/ha) contiennent en moyenne deux fois plus d’anoures que celles avec peu de bois mort (± 8 m3/ha). Ces résultats soulignent l’importance de préserver des peuplements de vieux arbres à forte teneur en bois mort pour tamponner le déclin des populations d’amphibiens forestiers.
Référence : Pabijan et al. (2023). Amphibian decline in a Central European forest and the importance of woody debris for population persistence. Ecological Indicators 148 : 110036.