Le public est venu nombreux pour assister à la conférence “Faut-il planter des arbres pour sauver la forêt ?” organisée par SOS Forêt France au 38ème salon Primevère de Lyon.
Planter un milliard d’arbres d’ici à 2032 : c’est l’objectif fixé par le Président de la République qui veut renouveler 10 % de la forêt française. Les forêts souffrent, affectées par les sècheresses, les incendies, la prolifération d’insectes ravageurs… mais est-ce seulement en raison du réchauffement climatique ? Préserver les forêts, est-ce compatible avec le développement de l’utilisation du bois comme énergie ? Combien de plantations si les coupes rases étaient stoppées ?
Les intervenants ont tout d”abord été invités à répondre à la question : qu’est-ce qu’une forêt ?
Marie-Anne Guillemain, administratrice d’Adret Morvan, a tout d’abord rappelé la définition officielle de l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), à laquelle se réfère la France (il n’y a pas de définition commune à l’Union européenne). Pour la FAO donc une forêt est caractérisée par les cinq spécificités suivantes :
- une superficie minimum de 0,5 hectare (5 000 m2).
- la présence d’arbres pouvant atteindre une hauteur supérieure à 5 mètres à maturité in situ,
- un boisement de plus de 10 % du territoire considéré (vu du dessus),
- une largeur moyenne d’au moins 20 mètres,
- une utilisation qui n’est ni agricole, ni urbaine.
Puis Alicia Charennat, membre du syndicat de l’ONF Snupfen-Solidaires (Syndicat national unifié des personnels des forêts et de l’espace naturel), a décrit la forêt comme un écosystème particulier caractérisé tout d’abord par un sol forestier composé, entre autre, d’organismes vivants. Ce que nous voyons de la forêt, le couvert forestier, n’est ainsi que la partie visible de cet écosystème.
Régis Lindeperg, administrateur du fonds de dotation Forêts en vie, a quant à lui montré la différence entre ce qu’est et ce que n’est pas une forêt au regard notamment des modes d’exploitation. Il a ainsi explicité les notions de taillis, de futaie, de sylviculture douce et de forêt en libre évolution, en opposition aux monocultures d’arbres (épicéas, pin Douglas…), ces dernières étant considérées comme des champs d’arbres et non comme des forêts.
Enfin Catherine Couturier, députée de la Creuse, autrice d’une proposition de loi transpartisane, “relative à l’adaptation de la politique forestière et des milieux forestiers face au changement climatique” (déposée en novembre 2023 à l’Assemblée nationale), a présenté les différents articles de cette proposition. Cette dernière vise notamment à encadrer les coupes rases. Celles de feuillus ou de mélangés seraient ainsi limitées à 2 hectares et celles de résineux à 4 hectares.
La conférence s’est poursuivie longuement avec un débat et les nombreuses questions d’un public visiblement très intéressé par le sujet.