Des millions pour l’industrialisation de la forêt et rien pour sauver l’ONF ?
Depuis quelques mois, l’offensive pour privatiser l’ONF s’accélère.
Bien sûr, le gouvernement se défend de cette intention comme a tenté de le faire croire le Président de la République devant la Convention Citoyenne sur le Climat. Bien au contraire, le plan de relance est présenté comme « un effort historique de reboisement en France ».
La réalité est tout autre : après avoir remis en cause le statut de fonctionnaire des agents de l’ONF avec la loi d’accélération et de simplification de la vie administrative (ASAP), le gouvernement a annoncé de nouvelles suppressions de postes dès l’année prochaine. En parallèle, la direction de l’ONF avance à marche forcée sur le découpage de l’établissement public en différentes filiales : un saucissonnage, prélude à une privatisation qui ne dit pas son nom. Lors du débat sur le projet de loi de finances, la députée de la majorité Anne-Laure Cattelot a réussi à faire suspendre in-extremis les suppressions de postes. Mais elle vient de recevoir un appel du ministre des Finances : les caisses sont vides, ces suppressions de postes seraient inévitables. Vides ? Pourtant, dans le cadre de son plan de relance, le gouvernement a mis 200 millions d’euros sur la table pour la filière forêt-bois. Mais cet argent n’ira pas pour renforcer le service public forestier : négociés dans une opacité la plus totale comme nous l’avons dénoncé dans notre tribune, ces fonds vont pouvoir être utilisés massivement pour multiplier les coupes rases et remplacer les forêts existantes par des monocultures.