Suite aux révélations de Reporterre en Février dernier du projet d’EDF de construire une nouvelle piscine de déchets nucléaires à Belleville sur Loire sur le modèle de La Hague, les comités de soutien à Bure et les associations du réseau Sortir du Nucléaire du centre de la France ont décidé d’organiser un premier grand événement en opposition à ce maillon supplémentaire de la farce du nucléaire français qui, depuis plus d’un demi-siècle, impose en silence un monde technocratique au modèle totalisant de l’énergie illimit&eacu te;e et du risque atomique aussi invisible que permanent. La gestion des déchets nucléaires, fin d’un insupportable circuit colonial commençant par l’extraction d’uranium par des populations exploitées depuis des dizaines d’années au Niger et ayant pour projet de se terminer profondément enfoui sous terre d’ici une vingtaine d’années à Bure, constitue en soi un monde dont il est encore difficile de concevoir à quel point il sera bientôt le nôtre : le temps viendra en effet sans tarder où les 58 réacteurs du parc nucléaire français seront arrêtés et où les ruines de toute cette industrie mortifère viendront s’ajouter aux déchets qui débordent à la Hague depuis qu’on a décidé d’y stocker dans des piscines ce que l’on avait auparavant jeté à la mer ou dans des mines de sel peu sécurisées en toute impunité.
Dans le contexte de répressions d’une violence sans précédent qui s’abat partout sur la France depuis plusieurs semaines, il nous semble urgent de ne pas oublier que l’année 2018 est une année clé pour la poursuite du programme nucléaire français entre le lancement, entaché de multiples scandales, des nouveaux réacteurs EPR à Flamanville, le maintien du projet CIGEO à Bure et une programmation pluriannuelle de l’énergie qui compte bien maintenir le nucléaire comme pièce maîtresse de l’industrie énergétique française en dépit même des maigres engagements pris à la COP21, le tout à coup de concertation citoyenne et de débat public bidons, joués d’avance à coup de matraque, de lacrymos et de flashballs, de destructions de lieux et de toute forme de vie qui ne soit pas sous contrôle de machines en tout genre que ce soit des pelleteuses, des pesticides ou des caméras/drones, mais aussi de perquisitions et d’expulsions, d’associations de malfaiteurs et de fictions judiciaires, de frontières, de racisme et de mépris, d’obscurantisme et de coups de communication à la chaîne visant d’un côté la mise au pas de toute forme de contre-pouvoir et de l’autre la dispersion de l’attention des masses version “start-up nation”.
C’est pourquoi nous vous invitons à nous rejoindre les 28-29-30 Avril et 1er Mai en Berry et en Puisaye pour un week end que nous avons voulus long de quatre jours pour prendre le temps :
-de déambuler dans les rues du printemps de Bourges pour commémorer l’anniversaire de Tchernobyl (26 Avril 1986)
-d’organiser un temps de rencontre entre les comités de soutien à Bure du centre de la France
-de discuter sur les questions d’aménagement du territoire et de transition énergétique inhérentes au sujet du nucléaire en compagnie de Jean Baptiste Vidalou, auteur d’être foret
-de faire le point sur le nucléaire français, la gestion des déchets radioactifs et le (non-)démantèlement des centrales nucléaires.
-de faire la fête le temps d’une kermesse face à la centrale de Belleville sur Loire pour fédérer localement contre ce projet de piscine tout en donnant à ce symbolique 1er Mai 2018 au niveau national une date et un lieu pour la lutte antinucléaire
-tout en prenant le temps d’être ensemble au cours d’ateliers créatifs avec les enfants, de se balader et de faire de la cueillette d’ail des ours !
Vous trouverez programme et affiche ci-dessous
Au plaisir de vous voir, prenez-soin de vous et courage en ces temps difficiles…
le Comité Central Bure