Un bilan carbone désastreux

Les promoteurs du projet Erscia parlent d’énergie verte, mais ce projet est une aberration en terme de
bilan carbone. En effet, l’essentiel de l’économie du projet repose sur le prix de rachat de l’électricité
dite « verte » subventionnée par l’Europe au titre de la réduction des émissions de carbone. Or, les
mégas structures telles que Erscia, en raison de leur gigantisme,aggravent considérablement le bilan
carbone du fait de l’énorme activité de transports qu’elles nécessitent. Par ailleurs,le prix de rachat
surévalué encourage tous les excès et toutes les aberrrations économiques et écologiques.
En effet Erscia :

  • achète sa matière première à 300km à la ronde et il faut donc la transporter,
  • fabrique des pelets (granulés) à base de sciure verte qu’il faut sécher,
  • exporte ces même pelets en Belgique (500km) par contrat d’exclusivité avec Electrabel,
  • brûlent du bois pour fabriquer de l’électricité, soit la plus mauvaise utilisation de bois en terme de
    rendement énergétique.
  • Cette politique a été initialement conçue pour réduire rapidement le bilan carbone européen ; mais par
    ses effets pervers elle aboutit au résultat inverse et l’Europe, notamment à travers son Parlement,
    commence à en prendre conscience. Dans les années qui viennent, l’Europe et les Etats seront
    conduits à modifier cette politique et la rentabilité d’Erscia chutera… sauf à brûler toujours plus de
    déchets !
    Les extraits du livre blanc des énergies renouvelables réalisé par le syndicats des Énergies
    renouvelables montrent très clairement que cette politique n’a pas d’avenir

    Extrait du livre blanc des énergies renouvelables

    (Syndicat des Energies Renouvelables http://www.enr.fr/)

    Le 29 mars dernier, le Parlement européen a demandé que les règles de calcul des émissions de
    carbone soient révisées en ce qui concerne les émissions générées par la biomasse. Dans les
    cercles européens, le sujet est d’importance.


    « Nous payons les gens pour qu’ils abattent leurs forêts au nom de la réduction des émissions de gaz
    à effet de serre et nous continuons d’émettre plus de carbone. Personne ne daigne pourtant analyser
    la situation », a expliqué à EurActiv une personne proche du dossier.
    Environ la moitié de l’objectif européen de 20 % d’énergies renouvelables dans le bouquet énergétique
    d’ici 2020 dépendra de la biomasse issue de sources telles que le bois, les déchets et les cultures et
    résidus agricoles, selon les plans d’action nationaux des Etats de l’UE.
    Le bois représente une bonne part de cet objectif et est considéré par l’UE comme « neutre en
    carbone», ce qui entraîne l’octroi de subvention, de tarifs de rachat et de primes au niveau national.
    Toutefois, en raison du décalage entre la dette carbone causée par la coupe d’un arbre qui est ensuite
    transporté et brûlé, et le temps qu’il faut pour qu’un nouvel arbre soit suffisamment développé pour
    absorber autant de carbone que celui d’avant, la biomasse accroît les concentrations de CO2 dans
    l’atmosphère.

    Neutralité carbone

    « Il est faux de prétendre que la bioénergie est neutre en carbone par définition, tout dépend de ce
    qu’on utilise pour la remplacer », a expliqué à EurActiv Bruxelles le professeur Delfet Sprinz, directeur
    du Comité scientifique indépendant qui conseille l’Agence européenne pour l’environnement (AEE).
    « Si vous remplacez une forêt en pleine croissance par des cultures énergétiques conformément aux
    règles de calcul actuellement en vigueur dans l’UE, il est possible que vous accroissiez les émissions
    de gaz à effet de serre. »
    En septembre dernier, le Comité scientifique de l’AEE a affirmé dans un avis qu’une législation
    qui encourageait le remplacement des carburants fossiles par des bioénergies, sans prendre en
    compte la source de la biomasse, pourrait résulter en une augmentation des émissions de carbone,
    accélérant ainsi le réchauffement climatique.
    Le Groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) affirme lui aussi que la biomasse ne
    peut être considérée comme neutre en carbone que si tous les impacts sur l’utilisation des terres ont
    été pris en compte.
    L’UE est consciente de ce problème. Une proposition visant à établir des critères contraignants pour
    la biomasse dans la production énergétique est attendue pour cette année. Mais elle pourrait être à
    nouveau reportée.
    Les pays scandinaves riches en forêts s’opposent à ces nouveaux critères, la Finlande et la Suède
    produisant 20 % et 16 % respectivement de leur énergie à partir de la biomasse. L’industrie, quant
    à elle, serait surtout en faveur de critères qui ne prendraient pas en compte les émissions de la
    combustion et les pertes de carbone résultant de la combustion du bois.
    Les Etats-Unis ont une longueur d’avance sur l’Europe en matière de critères de durabilité.
    L’Environmental Protection Agency américaine a déjà mené une consultation publique sur la manière
    de calculer les émissions issues de la combustion de la biomasse et a soumis une proposition
    législative
    .